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quand la raison s'en mêle

Ces derniers temps j’étais touchée par une histoire digne d’un scénario d’un film romantique. Je n’ai jamais cru en coup de foudre ou à l’amour platonique et pourtant cette histoire a anéanti toutes mes certitudes. Finalement, la nature humaine ne cessera jamais de nous surprendre.

Cette histoire d’amour si on ose la qualifier ainsi a vu le jour pendant quelques jours et a duré une année. Vous me direz qu’il n’y a rien d’étonnant dans cela puisque les histoires d’amour naissent et meurent tout au long de notre vie. Je vous répondrai que vous avez raison, mais à condition que les deux partenaires font un bout de chemin ensemble pour qu’à la fin leur route se sépare. Je vous parle d’une histoire qui est née par des regards, d’une complicité particulière et qui a persisté à exister tout une année d’absence. Tout a été mis en œuvre pour les séparer, les circonstances, le moment et la distance. Dans une autre vie peut-être ces deux-là ne seraient pas destinés à se rencontrer, mais le destin en a décidé autrement. Quelques jours à se côtoyer innocemment sans arrière-pensée. Aucun d’eux n’a fait le pas vers l‘autre, chacun a gardé sa position sans avoir l’opportunité d’être seuls, après tout elle était l’ex de son ami. Le seul moment d’intimité qu’ils ont eu, consistait à se dire « Au Revoir » et a duré quelques minutes. Ils se sont dit les choses avec les yeux. Ne dit-on pas que les yeux sont la fenêtre de l’âme. Et depuis ce jour, elle n’a cessé de penser à lui, de chercher ses nouvelles, et d’essayer de renouer contact avec lui, mais à chaque fois, elle se heurtait à un mur. Encore une fois vous me direz « elle a dû mal interpréter les choses ! ». D’ailleurs c’est ce que je pensais, d’où mon article « Entre Nous ». Pour être sincère, il se manifestait de temps en temps mais pas aussi fréquemment qu’elle avant qu’elle se résigne à s’interdire de ne plus l’appeler. Cette absence ne l’a pas empêché de penser à lui, de parler de lui et de sourire quand son image lui traversait l’esprit. Je n’ai jamais vu quelqu’un espérait tant revoir un fantôme. Pour moi, c’est ce qu’il était, un spectre qui apparaît et qui disparaît sans crier gare, d’autant plus que c’était voué à l’échec car elle était l’ex de son ami. Elle a essayé de le chasser de ses pensées en rencontrant d’autres personnes et en continuant sa vie, mais tout au fond d’elle, il y était. Elle m’a dit un jour « il est là et je ne peux rien, mais je ne me morfonds pas, je vis ». J’avoue que ça m’a soulagé de la voir vivante et pas malheureuse. Elle s’est faite une raison « Life Goes On ».

Voilà un an passé, j’étais loin de m’imaginer que le karma pouvait s’acharner sur quelqu’un comme sur elle. Et c’est là que j’ai pris conscience de la surprenante capacité l’être humain à enfuir les choses et son envie acharnée à croire à ses intuitions. Ce jour-là, elle m’avait appelé, les larmes étouffait sa voix « j’avais raison, il avait des sentiments pour moi ». Au départ, j’ai rien compris, mais après elle m’avait expliqué. Comment peut-on s’attacher à quelqu’un qu’on a rencontré quelques jours en un an ? Comment nos sentiments peuvent persister à nous ronger de l’intérieur à cause d’un regard ?

Ils se sont parlé au téléphone, et à sa grande surprise, il lui avait avoué qu’il pensait à elle autant qu’elle à lui. Il a admis qu’elle n’avait ni rêvé ses regards ni imaginé son intérêt. La phrase qui m’a le plus touchée c’était « tu avais bien lu dans mes yeux ce que moi j’ai lu dans les tiens, je n’avais pas besoin de tes appels pour me rappeler de toi, car je pense à toi, mais tu étais dangereuse pour moi »

J’étais contente pour elle et surprise qu’au bout d’un an, enfin il se décide à avouer sa passion pour elle. Vous me direz tout est bien qui finit bien. C’est ce que j’ai pensé moi aussi. Ne dit-on pas trop beau pour être vrai ! C’était le cas. Par la même occasion, il lui a annoncé son mariage. Elle a senti la terre s’effondrer sous elle, mais il était aussi affecté qu’elle. Ils n’ont même pas pu se dire « Adieu » pendant une heure pour qu’à la fin ils se résignent à l’adoucir par « Bonne Journée ».

Ce qui m’étonne comment l’être humain s’afflige de telle torture ; penser à quelqu’un qui lui est interdit par principe et souffrir en silence par son absence ? Un an entier, ils l’ont passé dans le souvenir d’une rencontre, d’un regard, d’un sourire… je dois avouer suite à cette histoire que le coup de foudre existe vraiment si ces deux-là ont vécu quelque chose d’unique suite à quelques jours sans avoir l’occasion de discuter d’une éventuelle relation. Le charme de leur rencontre a balayé l’amertume de la circonstance et la complicité a effacé l’atrocité de la réalité. Ils ont vécu le jour au jour, et se sont interdit d’avouer leur attirance jusqu’où le jour le mot FIN devait s’écrire par un inévitable départ. Ca me semble un scénario directement tiré d’une série b ou d’un film américain tellement ça me paraît irréel. Peut-être est-ce ma raison qui refuse de croire que les sentiments ne peuvent pas survivre à de telles circonstances ? Ils ont été l’un pour l’autre un fantôme qui errait dans leur vie sans pouvoir trouver la paix. Ne dit-on pas loin des yeux, loin du cœur !! Alors pourquoi l’absence n’a contribué qu’à leur malheur en renforçant des liens virtuels ? C’est pathétique comme histoire. La vie paraît injuste, converger les chemins de deux êtres pour les séparer aussi violemment l’un à l’autre. Doit-on juste s’adapter aux circonstances ou se battre pour quelque chose en sacrifiant nos principes ? En tout cas le choix était fait, il a opté de respecter ses principes, il a choisi son chemin même s’il risque d’être épineux au détriment de ses sentiments et pourtant il regrette de n’avoir pas essayé « j’ai raté mon occasion ce soir-là, j’aurai dû revenir » tels étaient ses propos. Dans une telle situation, le regret ne fait qu’aggraver les choses. C’est un mal qui nous consume petit à petit, mais c’est un mal inévitable. On croit choisir la bonne voie par raison ou pour n’importe quel motif et quand on se rend compte qu’on a dû faire autrement.

Je n’ai jamais vu quelqu’un pleuré et rire en même temps. Les larmes coulaient à flot « je l’ai perdu tout de bon cette fois » et un grand sourire se dessinait sur son visage « il éprouve la même chose que moi ». Je me suis posée la question est-ce possible qu’on peut ressentir une peine péniblement douce ? Apparemment, OUI. Elle souffrait tout étant heureuse. Il ne s’agit pas dans ce cas de l’affrontement de deux sentiments opposés, mais de leur manifestation simultanée dans notre cœur. C’est la première fois que je suis confrontée à une telle situation et c’est la première que je ne peux ni consoler ni conseiller. Je suis restée figée affectée par la beauté atroce de cette histoire. C’est injuste fut ma première pensée, c’est absurde fut mon premier sentiment. J’aurai voulu dire «avec les temps, tu te remettras », mais je ne le pensais pas puisque durant un an, le temps n’a rien arranger bien au contraire ! Ou serait-ce l’espoir qui leur a donné cette illusion ? Je ne pense pas car tous les deux ne nourrissaient l’espoir d’être ensemble. Ou se sont-ils menti mutuellement à eux-mêmes en pensant qu’il n’y avait pas d’espoir ? On croit connaître l’être humain, mais il est si complexe. Je suis restée à côté d’elle sans rien dire, car il n’y avait rien à dire, peut-être vous en serez plus capable

Dans cette histoire, la raison a prôné négligeant les sentiments, brisant l’authenticité de quelque chose d’unique et séparant les chemins des deux êtres. Je pense que la morale de cette histoire que :

Si la raison fait l’homme, le sentiment le conduit, il faut savoir concilier les deux.

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